Huile de palme, comment la reconnaître ?

Tout sur l'huile de palme : ses dangers pour la santé et pour l'environnement. Apprenez à la repérer au quotidien, dans les aliments et cosmétiques.

Selon WWF , un palmier à huile serait nécessaire pour couvrir la consommation annuelle d’une famille française de 4 personnes, soit 40 kg au total. Si vous avez bien suivi, cela représente donc 10 kilos d’huile de palme par personne et par an...autant vous dire que visiblement il n’y a pas de l’huile de palme que dans le célèbre Nutella.

Et c’est un fait : toujours d’après WWF, près de la moitié des articles de nos supermarchés français contiennent de l’huile de palme. Mais alors, où la trouve t-on ? Et pourquoi est-elle à proscrire ?

L’huile de palme, qu’est ce c’est ?

Tout d'abord, avant l’huile de palme il y a le palmier à huile, un arbre originaire d’Afrique tropicale. Il est aujourd’hui cultivé et exploité dans les pays tropicaux, proches de l'Équateur. Plus de 80% de sa culture se passe en Malaisie et Indonésie et le reste en Afrique latine et Afrique de l’Ouest.

Un fruit de palmier à huile contient environ 35% d’huile, ce qui en fait l’arbre à huile végétale le plus rentable. Pour un hectare de palmier à huile, on produit 3,8 tonnes d’huile contre 0,8 tonne pour le colza, forcément c’est intéressant.

C’est ce constat qui vaut aujourd’hui à l’huile de palme sa production de masse, et c’est bien là le problème. Pour planter des palmiers, il faut de la place. Et dans les régions tropicales, cette place est déjà occupée par des forêts.

Par ailleurs, si au départ les palmeraies était en quantité limitées, elles empiètent maintenant peu à peu sur la forêt. On assiste donc à une déforestation de plus en plus importante de la forêt tropicale, où l’on va brûler les arbres pour faire de la place. Aujourd’hui, près de 90% des forêts de Malaisie et d’Indonésie ont été détruites, au profit de plantations d’huile de palme.

Quelles sont les conséquences environnementales ?

• Les arbres abattus n’absorbent plus les gaz à effet de serre. Le CO2 libéré lors de leur destruction a un impact extrêmement négatif pour l’environnement.
• Certaines espèces d’animaux (tigre, orang-outang ou encore rhinocéros) sont menacées à cause du déséquilibre de leur milieu de vie.
• 40% de la population dépend des forêts et se retrouve ainsi privée de cette ressource.

L’huile de palme au quotidien

Sur la santé, les bienfaits sont aussi discutables… C’est la matière grasse la plus consommée au monde.

Elle est très riche en acides gras saturés et consommés en trop grosse quantité. Ils peuvent boucher les artères et augmenter le taux de cholestérol. L’autre problème provient du fait que l’huile de palme est souvent hydrogénée, et pose donc des problèmes pour la santé. Elle crée des “acides gras trans” qui sont avérés comme cancérigènes.

En effet, nous consommons près de 80 g d’huile de palme par jour. Vous aussi vous êtes surpris ? Je vous laisse faire le rapprochement avec les 40% de produits ultra-transformés que nous mangeons chaque jour… Eh oui, il n’y a pas de l’huile de palme que dans le nutella et loin de là d’ailleurs !

On en trouve aussi en grosse quantité dans la margarine, les gâteaux sucrés, les gâteaux apéritifs, les bonbons, les barres chocolatées, et autres confiseries. Dans les gâteaux, elle fait office de beurre. Dans les produits chocolatés, elle permet d’offrir une consistance crémeuse et une conservation qui résiste à toute épreuve.

Si elle est autant utilisée, c’est parce qu’elle est très rentable. Comme nous l’avons dit plus haut, l’arbre ayant un très fort rendement, l’huile n’en est que moins chère. Elle offre aussi l’avantage de n’avoir aucun impact sur le goût, ni aucune couleur.

Depuis 2013 en France, les industriels ont l’obligation d’indiquer clairement la présence d’huile de palme dans un produit.

Des efforts en vue ?

Depuis 2003, une certification a été créée par la RSPO (Table ronde pour l’huile de palme durable). Elle propose de classer les produits en 3 catégories, selon le niveau d’engagement de l’entreprise dans la lutte pour une culture des palmiers à huile plus respectueuse.

C’est un premier geste fort, qui permet en théorie d’assurer une huile de palme “plus propre”. Cependant, lorsque l’on sait que pour avoir le premier niveau de certification, il suffit de soutenir la table ronde avec des donations, on a un petit doute sur les autres critères d’obtention.

Comment l'identifier ?

En plus de tout ça, près d’un tiers de l’huile de palme produite est utilisée dans les produits cosmétiques : dentifrice, maquillage, gel douche, mousse à raser…

Pour la reconnaître, c’est un peu moins facile que pour les produits alimentaires mais c’est tout de même possible :

• jetez un coup d’oeil à tous les ingrédients qui contiennent le mot “palm”
• à ceux qui contiennent “stéar”
• et à ceux qui commencent par “lauryl”

Pour conclure, i l’huile de palme n’est toujours pas “propre” ni pour l’environnement, ni pour la santé. Pourtant, d’après certains experts il serait possible d’avoir des palmeraies respectueuses de l’environnement si chacun y mettait du sien, producteur comme consommateur.

Enfin, en attendant, de nombreux petits producteurs et grandes marques ont déjà commencé à produit des produits sans huile de palme, notamment de la pâte à tartiner aux noisettes sans huile de palme, largement aussi bonne voire meilleure que l’originale !