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Découvrez l'interview d'Annabel, co-fondatrice de Temps Gourmand

05/06/18
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L'interview d'Annabel

Co-fondatrice de Temps Gourmand, Annabel nous parle de son parcours, de ses valeurs communes avec les petits producteurs et nous fait part de ses souhaits pour le futur de l'alimentation.

Peux-tu nous raconter ton parcours et comment as-tu créé Temps Gourmand ?

J’ai repris mes études alors que j’avais plus de 25 ans, j’ai recommencé par une école de commerce et je me suis spécialisée directement en web marketing avec une 5e année en gestion de projet e-commerce. J’ai bossé directement en tant que chef de projet e-commerce dans à peu près toutes les spécialités du web. J’ai commencé par le jeu vidéo en ligne, puis du voyagiste, de la logistique et voilà, j’étais surtout chef de projet CRM et manager d’équipe technique.

Au bout de quelques années comme ça - un peu plus de dix ans - j’ai trouvé que ce que je faisais correspondait de moins en moins à mes valeurs. J’étais dans un univers très virtuel et je n’avais pas l’impression de changer le monde, c’était de plus en plus différent de moi et il y avait quelque chose qui me manquait, donc j’ai eu envie de changer un peu de vie et j’étais dans ces réflexions là, sur ce que je voulais faire, ce que je voulais lancer comme projet quand j’ai rencontré Stéphane. On  appartenait tous les deux à une association de droit civil, donc vraiment rien à voir avec le boulot ou avec la nourriture. Il est venu avec un morceau de saumon fumé à l’une des premières réunions et je me suis dit « ce mec fait des trucs géniaux, ça me donne envie de bosser avec lui ». On est allé dîner chez lui un jour et je me suis dit « vraiment quelqu’un qui cuisine comme ça, il faut que je me débrouille pour travailler avec lui ». Du coup, autour d’un café je lui ai dit qu’on avait peut-être des choses à faire ensemble, je lui ai raconté mon parcours et il avait les yeux ronds comme des soucoupes. A la fin de mon explication il m’a dit « écoute, ça fait six mois que je cherche ton profil, parce que j’ai un projet et j’y connais rien du tout à l’e-commerce et j’ai besoin de quelqu’un spécialisé là-dedans ». A la base, son projet à lui c’était de démarrer une société de vente en ligne de saumon fumé et qui allait se développer sur d’autres produits. Lui, il avait déjà une expérience professionnelle de saumon fumé, il savait fumer le poisson. Donc c’est comme ça qu’on s’est dit qu’on allait faire un essai pour voir si on arrivait à bien travailler ensemble. On s’est donné trois mois en se disant « on fait un point au bout de trois mois » et je crois qu’on a oublié de faire un point, ça fait trois ans.

C’est comme ça qu’on a démarré ensemble en 2015 avec l’activité de saumon fumé Maison Matthieu où on a voulu tester, vérifier qu’on était capable de vendre en ligne des produits frais. On a donc fait un test avec un petit site basique Maison Matthieu, un principe de distribution en relais frais avec un seul fournisseur (nous). Et quand on a vu que ça marchait bien, que ça tournait, on a pu aller chercher d’autres fournisseurs, d’autres relais, puis on a créé Temps Gourmand l’année suivante - en août 2016 - et le site a été live en novembre. On a commencé avec cinq ou six fournisseurs.

Découvrez Temps Gourmand

Quel message veux-tu faire passer à travers Temps Gourmand ?

Il y a une grande part de sincérité dans ce que l’on fait. On est vraiment passionnés de gastronomie premièrement, mais on cherche aussi à partager des valeurs sur des produits sains dans leur composition mais aussi vis-à-vis des producteurs, des animaux, des personnes qui consomment. On en a marre de manger de mauvais produits. La grande distribution nous propose des trucs vraiment dégueulasses alors qu’il y a la possibilité de faire de bonnes choses de façon pas si compliquée que ça. On veut montrer que c’est possible et mettre en avant ces producteurs qui font ces produits merveilleux.

Je pense que c’est avant tout une aventure de passionnés. Si on n’aimait pas ça on n’aurait pas commencé là dedans. C’est ce qui nous porte, c’est le plaisir de partager le travail des gens et aussi le nôtre puisque l’on a démarré en tant que producteurs.

Pourquoi est-il si important pour toi de mettre en avant le travail des petits producteurs ?

Ce sont les petits producteurs qui font le job.  Ce sont eux qui portent nos valeurs c’est-à-dire que sans de bons producteurs, sans avoir des gens passionnés qui acceptent de travailler sept jours sur sept et ne faire que ça de leur vie nous n’existerions pas. On est une courroie de transmission entre nos clients gourmands et les producteurs passionnés et je trouve que c’est important de mettre en avant ces gens parce qu’ils sont complètement annihilés par l’agroalimentaire et la grande distribution. Dès qu’ils y mettent un pied ils se font complètement effacer et détruire puisqu’ils doivent suivre des cadences qu’ils sont incapables de suivre. Nous, on leur permet de proposer leurs produits à des prix corrects, dans des conditions où ils peuvent vivre et sans leur demander des volumes, des trucs qu’ils ne savent pas faire sans compromettre leur qualité et donc pour nous c’est important de les mettre en avant, c’est notre leitmotiv.

Selon moi, ils ne sont pas nos fournisseurs, ils sont de véritables partenaires. On travaille ensemble, on se parle, on communique, ils nous partagent leurs avancées et on participe à leur crowdfunding parfois parce qu’il faut qu’on se soutienne.

Le futur idéal du secteur de l’alimentation ce serait quoi pour toi ?

J’aimerais que lorsque l’on ouvre notre frigo, on puisse regarder tous les produits qu’il y a dedans et savoir d’où ils viennent et surtout comment ils ont été faits. Je ne dis pas qu’on doit connaître le fabricant parce qu’on n’est pas tous obligés de vivre à côté de Banon pour avoir du fromage de chèvre et en Normandie pour avoir du bon camembert mais qu’en tout cas, que rien que l’on consomme ne soit obscure. Par exemple hier je lisais un article sur la fabrication du surimi et je me rends compte que les gens ne savent pas que c’est du poisson, que ça contient plein de conservateurs etc. Voilà, réduire le nombre d’aliments hyper transformés et avoir une meilleure connaissance de ce qu’on mange parce qu’il y a de très bonnes choses dans nos terroirs, on a de la chance. On essaie de faire en sorte que Temps Gourmand apporte tout ça.

Découvrez l'interview de Stéphane de Temps Gourmand

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